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IL Y A DE PLUS EN PLUS DE FOUS ?

GIBT ES IMMER MEHR VERRÜCKTE?

Invité-e

Que ce soit en Turquie, en Hongrie, en Pologne ou même aux Etats-Unis, un nouveau goût pour l'autoritarisme s'est emparé du monde. De plus en plus de politiciens fous sont nommés à des postes importants. Le monde est-il en train de s'écrouler ? Nous avons souvent souligné dans ces colonnes que nous allions tous dans le mur et que le monde ne pouvait de toute façon plus être sauvé. Mais pour qui suit l'actualité ces jours-ci, une question inquiétante se pose malgré ce constat général : Y a-t-il de plus en plus de fous ?

Aux Etats-Unis, un prédicateur de haine a une chance d'accéder à la présidence, dont la vision du monde est intellectuellement inférieure à celle des Télétubbies. Et les Britanniques font preuve d'une forme d'humour particulièrement noir en faisant d'un clown de récréation au rapport disons créatif à la vérité le chef de la diplomatie. Il faut le reconnaître : Il y a toujours eu un certain degré de folie dans la société et la politique. Mais auparavant, nous n'acclamions pas les fous et ne les placions pas à des postes importants.
Il faut maintenant reconnaître que toutes les absurdités politiques ne s'expliquent pas par une folie normale. Il s'agit souvent d'un manque de scrupules, d'une surestimation de soi ou d'une banale soif de pouvoir. Mais ce qui est évident, c'est que le monde part en vrille, et c'est nouveau - le public applaudit avec enthousiasme.

En Turquie, un narcissique autocratique rase les derniers vestiges de la démocratie tandis que ses fans chantent les hymnes d'Erdogan. En Hongrie, Orban restreint la liberté de la presse, en Pologne, Kaczynski fait démanteler l'Etat de droit et la majorité trouve cela formidable.

Une nouvelle envie d'autoritarisme s'est emparée du monde, de Washington à Moscou : fini le démocratique d'un côté et de l'autre, il faut trouver une solution simple, et celui qui présente la recette la plus simple fait preuve du plus grand leadership.
Être autocrate rend sexy, les câlins aux despotes sont à l'ordre du jour et, dans notre pays, une communauté de personnes qui comprennent Poutine s'indigne de toute critique du président russe.

Le concept de valeurs de liberté et d'égalité perd de sa force, la tendance est désormais - MÄH ! - le modèle moutonnier de la société : le troupeau heureux veut être guidé.
Et qui joue le rôle du mouton noir ? C'est vrai, c'est l'étranger, c'est en tout cas ce que pensent les populistes de droite de la moitié de l'Europe. Ils se rassemblent tous derrière la soi-disant loi de Gauland : nous n'avons rien contre les étrangers, mais le "nègre" ne doit pas habiter dans le voisinage et si vous venez de lire le mot "nègre", c'était certainement une illusion d'optique. Ou sorti de son contexte. Ou une construction de la presse du système.

A propos de la presse du système : En tant que populiste de droite, on peut très bien s'en passer. Le peu de réalité dont on a besoin pour ses théories du complot, on peut facilement se le construire soi-même à partir des réseaux asociaux. Ce qui nous ramène à la question de départ : on peut désormais considérer comme acquis que les fous sont de plus en plus nombreux.

Il faut néanmoins rappeler le vieil adage des thérapeutes, que le psychiatre, les paupières nerveusement agitées, murmure à son patient : ce sont toujours les autres qui sont fous. Ce qui est fou et ce qui est normal reste une question de perspective - et peut-être que ce qui était aujourd'hui encore une folie maladive sera demain considéré comme une normalité acceptée. Comme pour ce célèbre bâtiment de Pise : la tour est clairement droite - seul le monde est de travers. Un monde fou !


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