Hallomiteinander, chère Migros, où je fais mes courses plusieurs fois par semaine depuis que je suis allé à l'école...

Je trouve que c'est une conception un peu modeste du service à la clientèle que Migros n'accepte pas les euros sous forme de pièces.

Expérience vécue aujourd'hui dans un magasin Migros en Argovie : un homme de langue anglaise, apparemment en visite en Suisse, voulait payer son "Znüni" avec des pièces de deux euros. La vendeuse n'a communiqué avec lui qu'en suisse-allemand (et aucune de celles qui l'entouraient n'a pris la peine de s'adresser à l'homme dans une autre langue), lui disant qu'il devait apporter des billets ou rapporter ses achats, bien qu'il lui ait gentiment fait comprendre par des gestes qu'il n'en sortirait pas. Si je n'étais pas intervenu pour prendre ses euros et payer pour lui en CHF, il aurait quitté le magasin affamé, dans l'incompréhension et avec une impression de racisme. C'est justement dans les cantons avec des frontières nationales qu'il y a beaucoup de gens qui partent du principe qu'ils peuvent payer en euros et qui ne comprennent pas pourquoi on fait la différence entre le papier et les pièces. J'ai déjà observé de telles scènes à plusieurs reprises, et pas seulement à la Migros. Le fait qu'ils ne récupèrent le cas échéant que des CHF est plus acceptable que le fait qu'ils soient simplement expulsés du pays. Dans ces cantons, il y a aussi de plus en plus de gens qui font souvent leurs courses en Allemagne et qui ont donc de gros stocks de pièces en euros.

Les mesures :

-Les guichets de service à la clientèle disposent d'un certain stock de pièces en euros et les échangent contre des CHF - cela peut certainement être financé par une marge de bénéfice et des ventes un peu plus élevées ainsi que par l'effet publicitaire (Migros se démarque de la concurrence).

ou bien :
-toutes les caisses acceptent également les euros sous toutes leurs formes et rendent des euros ou des CHF en fonction de l'état des stocks.

-Les vendeuses doivent parler au moins l'anglais ou le français et l'utiliser. Celles qui ne le font pas encore sont formées par l'Ecole-club Migros (cours gratuit, mais participation obligatoire et pendant le temps libre par exemple).

On pourrait argumenter que la monnaie nationale est le CHF et que l'acceptation des notes est suffisante. Bien sûr, on peut s'organiser si on est au courant. Mais de nombreuses personnes de passage ne le font pas et partent du principe que la Suisse, qui réalise la majorité de son commerce extérieur avec l'UE et y est également intégrée via Schengen, accepte les euros. La Migros, qui possède sa propre banque et des succursales à l'étranger, devrait pouvoir accepter les euros sous toutes leurs formes moyennant un effort raisonnable.

Écrit par un Confédéré et économiste d'entreprise, qui espère que la proposition sera examinée sérieusement et que les réactions nationalistes de concitoyens peu enclins à la critique ("si ça ne vous plaît pas, vous pouvez partir, vous n'avez pas besoin de venir..."), à la mode ces derniers temps, ne donneront pas le ton ici.